Savio Michellod - Conseiller communal et député - msavio.org

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14 févr. 2014

Oui au Gripen !

Comme souvent lorsqu'il s'agit d'armée, la gauche ne brille ni par la finesse, ni par la justesse de son propos. La campagne mensongère contre le Gripen n'est qu'une occasion pour certain de raviver le vain débat sur l'utilité de l'armée. La Suisse a pourtant besoin d'avions pour contrôler son espace aérien, ne serait-ce que pour en conserver la souveraineté, et le Gripen, des avions testés, est le meilleur! 


Premier mensonge - le nombre de signatures 

Je cite: "Le 14 janvier, le comité « non aux milliards pour des avions de combat » a déposé à la Chancellerie, avec le comité libéral, quelque 100 000 signatures en faveur du référendum contre l’achat de 22 avions de combat Gripen. (Source: Les Verts)". 65'797 signatures ont été déposées, 65'384 seront valable (Source: Chancellerie). Que la gauche ne sache pas calculer ne m'étonne pas. Mais il s'agit là d'une erreur de plus de 34'000 signatures, difficilement imputable à l'inaptitude des référendaires en mathématique. L'objectif de cette fourberie ? Inventer un triomphe qui n'en est pas un.

Deuxième mensonge - la Suisse n'a pas besoin d'avion 

Certains avancent que la Suisse, de par l’exiguïté de son territoire, n'a pas besoin d'avions pour assurer la sécurité de son espace aérien. Selon eux, les hélicoptères seraient plus adaptés. 
Pourtant, la vitesse de croisière d'un hélicoptère est de 300 km/h et le record, de 472 km/h, est détenu par un appareil hybride (mi avion/mi hélicoptère), le X3 d'Eurocopter. Quant au plafond (altitude maximale de vol), il se situe entre 5000 et 7000 m, selon les appareils. Pour comparaison, les avions de lignes civils volent à plus de 10'000 m et leur vitesse de croisière dépasse largement les 900 km/h (l'A380 est à 1080 km/h). 
Dans ces conditions, les rouges et verts peuvent-ils m'expliquer comment la Suisse peut assurer la sécurité de son espace aérien avec des hélicoptères ?

Ensuite, il s'agit d'une question de souveraineté. Je sais bien qu'en la matière, la gauche est adepte du transfert de compétences à l'étranger, sans doute pour masquer son incapacité à gérer bien des dossiers. Les forces aériennes suisses interviennent entre 300 et 400 fois par année dans le cadre de la police du ciel. Lors d’événements internationaux (WEF par exemple), une surveillance accrue est indispensable (restriction locale de l'espace aérien), qu'une flotte vieillissante ne peut plus assurer.

Quant au nombre d'avions, il est nécessaire pour que la flotte suisse ait une capacité d'intervention 24h/24 en cas d’événements internationaux (comme le WEF).

Troisième mensonge - le Gripen, un avion de papier 

Il y a dans ce cadre là plusieurs critiques erronées des référendaires. Le Gripen serait, d'une part, un avion n'existant que sur le papier et, d'autre part, un appareil bien imparfait.

Je vais commencer par répondre à la première critique: le Gripen E est actuellement un appareil complet, en pré-série avec toutes les options nécessaires. Il n'y a donc plus de risques liés à l'industrialisation de l'appareil. Il faut noter que la Suède, mais également le Brésil, on choisi de s'équiper du même avion et n'attendent plus que la décision suisse pour lancer la production en série.

Ensuite, c'est un bon avion. Il a convaincu les pilotes d'essai des différentes armées concernées, que je considère comme mieux à même d'apprécier les qualités d'un appareil que les verts ou les socialistes ! Il est équipé des dernières technologies tel qu'un radar AESA (active electronic scanned array) sur 200°, de l'IRST (infra-red search and track) synchronisée entre le leader et les ailiers, d'une architecture électronique extrêmement rapide et d'une avionique (radio, radar, etc.) de nouvelle génération. De par sa taille réduite, il est également adapté à nos infrastructures (aérodromes, montagnes). Notons également que sa motorisation est validée pour le biokérosène (fabriqué à partir de compost), que le Gripen peut fonctionner avec des drones et qu'il dispose même d'une nouvelle génération de leurre actif (BriteCloud).

Son prix, inférieur à celui des concurrents (Rafale et Eurofighter), ne doit pas laisser croire qu'il s'agit d'un avion de mauvaise qualité. Le Rafale et l'Eurofighter sont évidemment d'excellents appareils. Néanmoins, le premier, massif, est inadapté à nos aérodromes et le second est particulièrement coûteux, tant à l'achat qu'à la maintenance et à l'heure de vol.

Quatrième mensonge - les dépenses pourraient être affectées à des usages non militaires 

Non! Le fond spécial Gripen sera, quoi qu'il arrive, dédié a des dépenses d'armement. Il suffit de lire la Loi sur le fond Gripen pour son convaincre, et son art. 2: "Le fonds Gripen est alimenté par le crédit budgétaire «Attribution au fonds Gripen»" (dépenses d’armement). (Source: Confédération). Ajoutons à cela que le contrat prévoit plusieurs clauses afin d'éviter les risques financiers liés à l'acquisition de l'appareil (qui serait dans tous les cas financé par le budget de l'armée!): 
  • Blocage des livraisons en cas de retard et suspension des payements
  • Taux d'intérêt assumés par la Suède 
  • Dommages et intérêts 
  • Droit de regard sur le développement. 
L'industrie suisse bénéficiera très largement de ce contrat puisqu'il prévoit 100% de compensation sur 10 ans. De nombreux domaines sont éligibles au commerce compensatoire, tels que l'industrie automobile, ferroviaire, les machines, la métallurgie, l'optique, l'horlogerie, la recherche... L'industrie suisse sera également impliquée dans la fabrication de certaines pièces du Gripen E. Dans ce cas comme dans bien d'autre, l'argent investi dans l'armée sert de manière très large l'économie et donc l'emploi dans notre pays. 

Je pourrai évidemment poursuivre, tant la campagne de désinformation des référendaires est atterrante. Le peuple suisse saura certainement faire la part des choses, en continuant de faire confiance à son armée et à ses forces aériennes.



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