Article paru dans La Liberté du 4 juillet 2012
Avec une personnalité comme Vincent Ducrot à la tête des TPF, les Fribourgeois pourraient rêver d’un canton modèle, donnant à ses citoyens l’envie de prendre le bus ou le train, pour le travail et pour les loisirs. Malheureusement, le directeur des TPF se heurte encore à des autorités bien trop frileuses.
La ville de Fribourg, systématiquement congestionnée aux heures de pointe, rend les trajets en bus aléatoires, si ce n’est périlleux. Il arrive que l’usager ne puisse savoir quand son bus passera, et encore moins quand celui-ci arrivera à destination. Si l’objectif de réduire la circulation au centre-ville est louable, les mesures d’accompagnement doivent être efficaces. Force est de constater qu’aujourd’hui, ce n’est pas le cas.
Quant au canton, il lui manque je ne sais quoi pour avoir une vision d’avenir, pour saisir l’importance des transports publics. Pas seulement entre Bulle et Fribourg, mais aussi dans la périphérie, alors qu’on prévoit à la région une expansion démographique exceptionnelle.
C’est un fait, dans le domaine des transports publics, l’offre crée la demande. Le succès du RER Bulle-Fribourg le montre bien. Il faut évidemment que cette offre ne soit pas alibi, mais réelle; que le citoyen voie les transports publics comme une vraie alternative à la voiture.
Grâce au volontarisme et aux compétences de M. Ducrot, les autorités de ce canton auraient la chance de graver leur nom dans l’histoire, comme leurs prédécesseurs qui, au milieu du XIXe siècle, ont fait passer le chemin de fer par Fribourg. A eux de saisir cette chance, en investissant pour l’avenir.