Savio Michellod - Conseiller communal et député - msavio.org

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3 août 2019

Ces deux-roues électrisent le débat


La Liberté, 3 août 2019 - « MARC-ROLAND ZOELLIG Mobilité » 

Certains les adorent, au point d’investir une grosse somme dans l’achat d’un modèle spécialement homologué pour les routes helvétiques. D’autres les détestent, surtout lorsqu’elles roulent sur le trottoir (ce qui est strictement interdit) en frôlant silencieusement les passants à près de 20 km/h. Quoi qu’il en soit, les trottinettes électriques commencent à se faire une place dans le paysage de la mobilité urbaine en Suisse.

«Nous n’avons pas enregistré d’accident de trottinette électrique depuis janvier 2018» Bernard Vonlanthen Dans les commerces fribourgeois spécialisés, ces petits deux-roues compacts et adaptés aux courts trajets en milieu urbain connaissent un engouement certain depuis quelques années. «Mais ce sont surtout les modèles bon marché vendus en ligne qui partent comme des petits pains», nuance un vendeur de la place, qui précise qu’à titre personnel il en vend relativement peu. «Depuis environ trois ans, il existe aussi des modèles homologués, avec tout le nécessaire imposé par la loi: freins, éclairage à l’avant et à l’arrière...


» Nettement plus chères, ces trottinettes électriques haut de gamme peuvent se négocier jusqu’à 2000 francs. Balbutiant en Suisse Ville de pentes et de raidillons, Fribourg n’est pas forcément le terrain idéal pour les amateurs de micromobilité électrique. Les incidents impliquant de petits deux-roues y sont rares, confirme Bernard Vonlanthen, porte-parole de la police fribourgeoise. «Depuis le 1er janvier 2018, nous n’avons enregistré aucun accident impliquant une trottinette électrique. Et un seul impliquant une trottinette normale», précise-t-il.


Déjà très répandue dans plusieurs villes européennes, où des sociétés de location se livrent une concurrence acharnée avec son lot de nuisances et de montures abandonnées négligemment sur la voie publique, la trottinette électrique en est encore à ses balbutiements en Suisse. Pour l’heure, ses places fortes helvétiques se trouvent à Bâle et Zurich. Deux sociétés américaines s’y partagent le bitume depuis environ une année. Elles ont été rejointes il y a peu par des projets pilotes menés dans les gares par deux sociétés de location spécialisées, une zurichoise et une berlinoise, avec la bénédiction des CFF. «Il est encore trop tôt pour tirer un bilan de l'expérience», explique Patrick Walser, porte-parole de l’ex-régie fédérale.


Qui ne se prononce pas sur un éventuel essaimage de cette offre de mobilité dans d’autres gares du pays. Du côté de l’Association transports et environnement (ATE), on se montre circonspect par rapport à l’engouement naissant pour ce moyen de transport. «Nous sommes bien entendu favorables à toutes les mobilités douces. Mais tout dépend du moyen de transport que la trottinette électrique vient remplacer», expose Savio Michellod, président de l’ATE Fribourg. Si le converti laisse tomber son scooter ou son vélomoteur pour le petit deux-roues autopropulsé, alors pourquoi pas.


En revanche, il serait dommage, toujours selon l’ATE, de perdre un piéton en faveur de ce mode de transport au final pas si écologique que ça. Il faut en effet tenir compte de l’énergie consommée par la fabrication de ces trottinettes, avertit Savio Michellod. Les batteries servant à alimenter leurs moteurs peuvent également représenter une charge pour l’environnement si elles ne sont pas recyclées. Et le bilan environnemental s’avère également plus que discutable si l’électricité utilisée pour les recharger est produite par des centrales nucléaires ou des centrales à charbon. Au final, il vaut mieux s’en tenir, d’après l’ATE, au bon vieux vélo à propulsion musculaire.


Ou continuer d’aller à pied. » LE TROTTOIR, C’EST TABOU Les utilisateurs de trottinettes électriques ont l’interdiction absolue de circuler sur les trottoirs. La personne qui contreviendrait à cette règle s’expose à une amende de 40 francs. «Pour autant qu’il n’y ait pas eu de mise en danger», précise le porte-parole de la police fribourgeoise Bernard Vonlanthen. Dans le cas contraire, un rapport de dénonciation à l’autorité compétente serait établi, précise-t-il.


D’une manière générale, les règles s’appliquant aux e-trottinettes sont les mêmes que celles prévues pour les vélos électriques lents. Elles doivent être équipées de moteurs ne possédant pas une puissance supérieure à 0,5 kilowatt CkW) et leur vitesse ne doit pas excéder 20 km/h, précise le porte-parole. Leurs utilisateurs circuleront en outre sur la route, en observant les mêmes règles que les cyclistes. «L’âge minimum pour utiliser cet engin est de 14 ans. Entre 14 et 16 ans, il est obligatoire d’être en possession du permis catégorie M (cyclomoteur).


Au-delà de 16 ans le permis n’est pas obligatoire», ajoute Bernard Vonlanthen. Une homologation n’est pas nécessaire, pas plus que la pose d’une plaque d’immatriculation. En revanche, les prescriptions figurant sur le site de l’Office fédéral des routes (OFROU) imposent que la trottinette électrique soit équipée d’une sonnette, de deux freins et, au minimum, d’un feu blanc à l’avant et d’un feu rouge à l’arrière. Un catadioptre de couleur rouge doit également se trouver à l’arrière. MRZ.

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