Article paru dans Profil, novembre 2010
Pionnier, voilà un terme qui sied à bon nombre de Suisses. Lorsque nos ancêtres décidèrent, il y a plus d’un siècle, de doter le pays d’un réseau de chemins de fer dense, ils agirent en visionnaires. Aujourd’hui, les Suisses font partie des plus grands utilisateurs du train au monde. Les JLRS auraient pu se joindre à ces générations de pionniers. L’initiative croix fédérale, visant à construire, d’ici 2050, des lignes TGV reliant Genève à Saint-Gall et Bâle à Chiasso fut en effet débattue lors notre dernière assemblée des délégués.
A l’heure ou les lignes principales sont saturées, cette solution aurait permis un désengorgement du réseau, en délestant les lignes actuelles du trafic inter-villes. S’ajoute à ce bénéfice un gain de temps important (Fribourg serait à 55 minutes de Zurich contre 1h30 aujourd’hui) ainsi qu’une connexion aux lignes de TGV européennes, mettant la Suisse au cœur du réseau ferroviaire continental.
Le projet fait rêver, il est ambitieux, visionnaire, c’est un projet que nous, jeunes libéraux radicaux, aurions pu défendre, ensemble. La majorité alémanique l’a malheureusement balayé, nous ne feront donc pas bloc derrière ce qui aurait été l’investissement du siècle. Les coûts sont certes élevés, on parle de 80 milliards, mais nous savons tous à quel point des transports publics de qualité ont participé au développement de ce pays ! Se contenter des projets actuels, sans voir plus loin, c’est faire preuve d’un manque de clairvoyance. Il est des jours ou les différences culturelles entre latins et alémaniques, qui font la richesse de ce pays, font mal.