En prenant le bus ce soir, bondé, comme de coutume aux heures de pointe, j’ai eu une pensée émue pour M. de Reyff. L’homme qui crée des bouchons afin d’inciter les Fribourgeois à prendre les transports publics. Il faut dire qu’une fois la nuit tombée, les bouchons, c’est plutôt joli. Toutes ces lumières, ça fait penser à Noël.
On aurait pu croire que, pour convaincre les Fribourgeois et les pendulaires à abandonner leur véhicule, l’offre de transports publics serait étoffée. Que nenni ! Prendre le bus à Fribourg, aux heures de pointe, est périlleux. S’il faut payer le billet, autant avoir la monnaie, sous peine de se faire subtiliser la différence par les appareils des TPF, summum de la technologie. Et l’aventure ne s’arrête pas là. Quand bus il y a, encore faut-il parvenir à s’y hisser. Oui, s’y hisser ; car c’est bien de la gymnastique. Au moins, les amateurs de bains de foule forcés sont satisfaits. Si, quand on est jeune, cela est encore supportable, je constate que bon nombre de personnes plus âgées restent à quai, en attendant le prochain bus. Par ce temps glacial, ce n’est guère agréable. Fribourg est une des rares villes à ne pas augmenter la cadence des bus aux heures de pointe. Et pourtant, ce serait ô combien nécessaire !
La politique des transports à Fribourg est un échec, résultat d’une incompétence crasse et de décisions non coordonnées. D’ailleurs, l’incompétence semble être bien ancrée dans les hautes sphères de l’exécutif communal. M. Clément, Syndic, s’en vente même pour être acquitté dans l’affaire de la caisse de pension. Dommage que son collègue de Reyff n’ait pas la même audace. Dommage qu’il persiste et signe, malgré l’échec évident de sa politique de mobilité en ville de Fribourg.
Enfin, que l’un se targue d’être incompétent, que l’autre jure qu’il a bien agit est sans importance. Au final, les responsables n’assument pas. Et ce sont les citoyens qui paient.