Article paru dans Profil du mois de mai 2011
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Profil: vous êtes très jeune, avec déjà un engagement politique conséquent. Pourquoi ?
Parce que j'aime défendre des idées et apprendre des choses nouvelles. A l'Exécutif de Granges, mon dicastère n'est pas mon domaine. Eh bien, il me met en contact avec des gens que je ne rencontrerais pas forcément. C'est une belle occasion d'ouverture hors de mon milieu d'étudiants. Lorsque je me suis engagé chez les jeunes libéraux radicaux fribourgeois, je ne pensais pas à l'avenir, mais j'ai pris goût à cette activité. J'envisage une élection dans un parlement. Pourquoi pas le Grand Conseil!
Vous avez choisi le PLR. Y a-t-il une histoire de famille là-dessous ?
Ma famille n'est pas du tout engagée politiquement et si elle l'était, elle serait plutôt socialiste. Moi, j'ai choisi le PLR parce que c'est un parti qui défend des idées sans populisme. Je cherche la cohérence au centre droit plutôt que de m'intéresser aux partis plus extrêmes de tous bords que rejoignent pas mal de jeunes.
Que représente la politique pour vous ?
Le pouvoir. Celui de faire passer ses idées, d'avoir une certaine influence en ce sens. C'est plus intéressant de s'engager. Débattre au bistrot ne sert pas à grand-chose! C'est pourquoi j'ai accepté d'être candidat au Conseil communal et sur la liste Jeunes au Conseil national.
Que vous apporte votre fonction de Conseiller communal ?
Une formidable occasion d'ouverture. J'ai eu le même sentiment lorsque j'ai fait l'armée avec des non étudiants. J'ai d'ailleurs gardé de bons contacts. Certains copains de mon âge sont déjà parents. Ça m'épate! A Granges, j'ai été déconnecté de la vie villageoise pendant environ 10 ans en raison de mes études au collège à Bulle, puis à l'Université à Fribourg. Je dois désormais combler ce décalage. La fonction de conseiller communal m'y aide bien.
Parlez-nous des JLRF et de votre liste pour le Conseil national. Qu'allez-vous défendre en cas d'élection ?
Nous avons décidé de faire une liste Jeunes parce que nous étions prêts à se lancer. Sinon, nous n'aurions pu en mettre qu'un seul sur la liste du PLR. Nous allons mener une campagne avec nos moyens et une campagne électorale est un bon moyen d'apprendre à faire de la politique. Nous avons la chance d'être soutenu logistiquement par le Parti cantonal. Ils ont plaisir à nous voir mener notre campagne. En Suisse, presque tous les cantons ont des listes Jeunes. Le Valais en a même plusieurs. Mais, nous sommes conscients que, sans le soutien du parti, ce serait impossible notamment financièrement.
Parmi mes préoccupations, il y a l'avenir de l'Union européenne. L'Europe existe dans ses pluralité et sa diversité. Elle doit coopérer, mais sans institutions supranationales qui puissent se substituer aux Etats. Chez les Européens, il n'y a pas eu de volonté démocratique d'aller aussi loin que l'Union européenne. On n'a pas soumis l'introduction de l'Euro au vote populaire dans la plupart des pays. C'est irréaliste de vouloir faire les Etats-Unis d'Europe. L'Europe est une somme de cultures différentes qui n'ont pas la même vision de l'avenir. Je me suis intéressé à l'UE non seulement sur ses effets tels que la montée des partis d'extrême droite, mais aussi sur les dissensions intérieures de l'institution où il y a notamment concurrence entre le Conseil et le Parlement.
Vous êtes très présent sur internet (Youtube, Facebook). Voyez-vous là l'avenir de la communication politique ?
C'est nécessaire d'être présent sur internet et impératif de mettre à jour ses sites. Pourquoi ? Parce qu'on y est accessible, que l'on peut répondre aux courriels que l'on reçoit. Il y a réellement beaucoup d'échanges sur internet et ça élargit notre électorat. Avec les méthodes traditionnelles, on touche les gens qui s'intéressent à la chose politique. Hypothèse de travail: supposons que les citoyens aillent voter en plus grand nombre; un candidat joignable sur internet gagne assurément du terrain.