!! Pour éviter toute erreur d'interprétation, je précise que ce sont les IR de 6h et de fin de soirée qui s'arrêteront à Palézieux, et non ceux des heures de pointe !!
Article paru dans La Gruyère, 14 avril 2012
Lara Gross
Photo: La Gruyère |
Le nouvel horaire 2013 des CFF connaît quelques adaptations. Les gares de Romont et Palézieux ne sont pas oubliées. Mais si des solutions sont proposées, elles ne répondent pas à tous les reproches.
Prises en sandwich entre le bassin lémanique et la capitale fédérale, les gares de Romont et de Palézieux ont failli regarder passer le train. Le nouvel horaire 2013 prévoyait la suppression de l’arrêt dans ces gares des InteRegio (IR) entre Genève et Lucerne, péjorant les pendulaires. Ces arrêts seront maintenus aux heures de pointe (de 6 h à 8 h et de 17 h à 19 h), aussi bien à Romont qu’à Palézieux, en direction de Berne et Lausanne.
De nombreuses discussions et une séance le 15 mars dernier entre les CFF, les autorités des communes de Palézieux et de Romont, ainsi que les commissions de transports des régions concernées ont abouti à ces adaptations.
L’arrêt des IR sera donc maintenu aux heures de pointe. A Romont, deux trains de plus sans changements pour Lausanne circuleront, chaque heure, aux heures de pointe. La Région Glâne-Veveyse (RGV), qui a communiqué hier ces modifications, se réjouit aussi que la desserte proposée aux étudiants qui rejoignent l’EPFL ou l’Université soit améliorée. «La mise sur pied d’un train chaque heure avec arrêt à Renens rendra leurs trajets plus aisés puisqu’ils n’auront plus à descendre à Lausanne pour prendre le métro», souligne Véronique Schmoutz-Savoy.
«Des études ont été menées et ont montré que ces IR pouvaient s’arrêter aux heures de pointe à Romont et Palézieux, détaille Frédéric Revaz, porte-parole des CFF. La seconde bonne nouvelle, c’est la cadence à la demi-heure entre Romont et Lausanne avec l’introduction d’un coupe-accroche mis en place avec le train en provenance de Payerne.»
Pas céder, mais négocier
Comment la RGV et sa commission des transports a-t-elle réussi à faire fléchir les CFF? «Nous n’avons pas fait plier la régie, tempère Michel Chevalley, préfet de la Veveyse et président de la RGV. Nos revendications réitérées ont permis de gagner un bout de terrain.»
Et son confrère glânois d’abonder: «Nous avons pris le temps de nous mettre autour de la table pour discuter et négocier.» De son côté, Frédéric Revaz souligne que «les CFF souhaitent être à l’écoute de leurs clients.»
Satisfaits des adaptations prévues, les deux préfets ne crient pas victoire pour autant. «Nous sommes pris entre le bassin lémanique, où Vaud et Genève collaborent, et Berne qui n’a pas besoin de Fribourg, insiste Willy Schorderet. Nous devons montrer que nous sommes là.»
«Pas la réalité du terrain»
Cette vision, Eric Davet, pendulaire entre Romont et Genève et à l’origine d’une pétition comptant plus de 3400 signatures pour l’amélioration de l’horaire 2013, l’a constatée. Mais, il regrette que la politique ne réponde pas aux réels besoins du terrain. «Le Conseil d’Etat a pris des décisions qui tournent les transports du canton vers Berne, notamment avec le RER, alors que les pendulaires sont tournés vers la Riviera. Aussi bien les Veveysans, les Glânois qu’une partie des Bullois.»
Eric Davet ne voit donc pas d’améliorations notables dans l’annonce faite hier. Pour lui qui se rend à Genève-Aéroport, le temps de trajet sera rallongé de seize minutes par trajet, il est désormais résigné. «Près de quatre heures de transports en commun pour aller travailler. Nous sommes plusieurs pendulaires à nous organiser pour nous déplacer en voiture. Je vais également baisser mon temps de travail à cause de ça. Franchement, 112 km quotidiens en deux heures, alors qu’il en faut tout juste trois pour rallier Paris en TGV…»
Egalement à l’origine d’une pétition pour la gare de Palézieux, le conseiller communal de Granges, Savio Michellod, lui, salue le fruit des négociations. «Il faut continuer de se mobiliser, nos districts se développent, les transports doivent s’adapter.»
Veiller à la desserte fine
Des points noirs, il en reste. Le temps de transport augmente de seize minutes vers Genève et de six minutes vers Berne. «C’est une minorité des usagers qui sont perdants, estime Frédéric Revaz. Pour la majorité, l’offre voit une augmentation de 30% des places dans des trains au confort amélioré.» Et le porte-parole de s’appuyer sur la brochure de l’horaire 2013 qui rappelle que Palézieux compte 2300 voyageurs par jour et Romont 3800, statistiques 2010, sur 250000 voyageurs en Suisse romande.
La RGV quant à elle maintient l’ouvrage sur le métier. La prochaine mise en consultation de ces horaires nécessitera une vigilance accrue au sujet des transports par la route, comme l’explique Véronique Schmoutz-Savoy: «Il faudra s’assurer qu’une desserte fine alimente les correspondances ferroviaires depuis le centre des villages.»
Par quels moyens se déplacent-ils?
La population de la Glâne et de la Veveyse est invitée à participer à un sondage jusqu’au 31 mai. Mis sur pied par la Région Glâne-Veveyse (www.rgv.ch ou sur les sites de nombreuses communes), il s’intéresse aux modes de transport des Glânois et Veveysans. «Ce questionnaire nous permettra d’établir une statistique des déplacements, relève Véronique Schmoutz-Savoy, directrice de la RGV. On ne sait pas vraiment comment les gens voyagent ou comment ils utilisent les transports en commun.» Les résultats permettront à la RGV de s’appuyer sur du concret pour défendre les intérêts des citoyens au moment de planifier la desserte fine des localités. «Nous espérons en dépouiller un maximum pour la consultation du nouvel horaire 2013.» Ursy a notamment ajouté une question pour sonder sa population sur la réintroduction d’une ligne Ursy-Moudon. Les premières réponses arrivent déjà, notamment de Vuisternens-devant-Romont. «C’est dans l’intérêt de nos deux districts, observe son syndic, Jean-Bernard Chassot. Je suis content que les citoyens se prennent au jeu.»