L'UDC a érigé l'intolérance et la haine de l'autre en programme politique. La récente initiative contre un centre "Islam et société" à l'Université de Fribourg n'est qu'une pierre supplémentaire au mur immonde que tente de dresser ce parti entre les Hommes. Mais en plus, elle s'attaque de manière frontale et éhontée à la liberté académique, principe constitutionnel pourtant essentiel.
Pour faire bon genre, l'argumentaire de l'UDC en faveur de son initiative débute par des questions financières. Prescripteur, ce parti est d'avis que l'Université n'a pas à ouvrir un tel centre, trop coûteux. L'Université est pourtant autonome et dispose, dans les limites de la loi, de la liberté académique. Ce n'est pas au monde politique de définir son programme. En plus de prôner l'intolérance et le replis sur soi, cette initiative est une attaque dangereuse contre l'Université de Fribourg, qui contribue pourtant largement au rayonnement de notre canton, en Suisse et bien au-delà.
L'argumentaire replonge rapidement dans les tréfonds de l'intolérance et de l'amalgame. Aux arguments erronés toujours utiles lorsqu'il s'agit d’appâter le chaland, l'UDC fribourgeoise n'hésite pas à se lancer dans le plus douteux des rapprochements. Utiliser les morts de Boko Haram ou de Charlie Hebdo à des fins politiques est en soi absolument répugnant. Ici, l'on va encore plus loin en n'hésitant pas à affirmer, je cite: "Le contexte mondial du fondamentalisme islamique touche également notre pays (tuerie
de Charlie Hebdo, massacres perpétrés en autre par l’Etat islamique ou par le mouvement
salafiste Boko Harem). [...] Donner comme réponse à ces extrémistes l’institutionnalisation de l’Islam à
l’Université, c'est justement récompenser ces actes." Vous l'avez compris, si vous ne soutenez pas ce parti dans ses délires, vous êtes complices de ceux qui, au nom d'une religion (qu'ils bafouent), tuent des innocents.
Ma position est claire: cette initiative ne doit même pas aboutir. Le cas échéant, je ferai campagne contre elle.