Article paru dans Le Messager, 25 septembre 2015 - Photo: Le Messager
Pour les élections au Conseil
national, le 18 octobre, bon
nombre de Veveysans se
retrouveront en ballottage.
Le Messager a donc décidé
de donner la parole à chacun
de ces candidats. Troisième
volet de la série avec le
Grangeois Savio Michellod,
des jeunes libéraux-radicaux.
Avez-vous, par le passé, déjà pris
part aux élections pour le National?
Savio Michellod: En effet, j’étais
déjà présent sur la liste «jeunes» du PLR
en 2011 et j’en garde d’excellents souvenirs.
Parcourir le canton, ses foires et ses
marchés, distribuer des tracts et des croissants
dans les gares, mais surtout découvrir
les gens et les différentes régions… ce
sont autant de bons moments, très enrichissants.
J’ai aussi appris à connaître mes
colistiers, avec qui j’ai toujours gardé le
contact. De plus, nous avions fait le
meilleur résultat des listes «jeunes» et
notre objectif pour cette année sera bien
entendu de refaire au moins aussi bien.
Mais nous savons que ce sera dur, puisqu’il
y a davantage de concurrence.
Votre candidature, sur une liste
«jeunes», n’a pratiquement aucune
chance d’aboutir sur une élection.
Dès lors, qu’est-ce qui vous a donné
l’envie de vous représenter?
C’est avant tout intéressant pour la
suite. Je souhaite faire carrière en politique
et c’est devenu aujourd’hui une étape nécessaire.
Il faut en passer par là pour faire
ses preuves. Cette candidature et la visibilité
qu’elle m’apporte pourraient, du moins
je l’espère, m’ouvrir les portes du Grand
Conseil. C’est aussi l’occasion de montrer
que la relève est là, et qu’elle est active.
Nous, les jeunes, sommes parfois plus
idéalistes que nos collègues des listes
principales, ce qui nous permet de lancer
des idées qui mettront du temps à prendre
forme concrètement.
Que répondez-vous aux gens
qui affirment que les jeunes ne sont
que des faire-valoir de leurs aînés,
à peine bons à ramener quelques
suffrages par le jeu des apparentements?
Je préciserais pour commencer que
les candidats qui, virtuellement, n’ont
aucune chance d’être élus sont bien plus
nombreux qu’il n’y paraît. Les sept sortants
se représentent et, selon toute logique, ce
sont eux les grands favoris. Parmi les
autres, il y aura surtout des déçus. Cela
dit, l’affirmation antérieure n’est pas dénuée
de toute vérité. Il est vrai que c’est
notre rôle de ramener des voix. A titre
d’exemple, je sais que certains de mes
amis votent pour moi, car ils me connaissent
et pas parce que je suis PLR. C’est
essentiellement pour aller chercher ces
votes que nous sommes candidats.
En cas d’élection, quels sont les
thèmes que vous souhaiteriez que
l’on vous attribue?
En priorité, l’environnement et la
mobilité. Faisant partie des comités de
Ouest-Rail et de l’Association transport
et environnement (ATE), je suis déjà bien
engagé dans le domaine. Et, vu que je n’ai
pas de voiture, je suis bien placé pour
connaître la réalité des transports publics.
Je m’intéresse aussi à la stratégie énergétique
2050, qui y est intimement liée. Il
est nécessaire que nous réduisions notre
consommation, car je ne suis pas convaincu
que nous aurons encore une planète à
sauver d’ici là si nous ne nous y mettons
pas dès aujourd’hui. Sur ce point, il est
vrai que je suis un peu en décalage avec la
ligne de mon parti. Même si je suis favorable
à concilier développement économique
et écologie, on ne peut pas laisser
faire tout et n’importe quoi, comme on
le voit en Chine notamment.
Avez-vous d’autres sujets
de préoccupation?
La politique étrangère et l’immigration
sont aussi des thèmes que j’affectionne.
Je suis un fervent défenseur des bilatérales,
mais je ne crois pas qu’une adhésion à
l’UE soit judicieuse. A mon avis, le système
est incompatible avec notre démocratie
directe. Et, concernant la situation de
crise actuelle avec les migrants, je suis
profondément choqué de voir les positions
de certains citoyens et même de certains
élus. Il est détestable de bâtir des campagnes
là-dessus, instaurant au passage
un climat de haine, pour profiter de
l’égoïsme et des peurs irrationnelles des
votants.
Propos recueillis par
Xavier Fernandez