La Liberté: Mieux vaut une fusion discutée qu'imposée

Article paru dans La Liberté du 10 mai 2011

Le deuxième plan d'encouragement aux fusions de communes, soumis au référendum financier obligatoire le 15 mai prochain, semble être acquis. Les communes trop petites pour accomplir seules leur tâches constitutionnelles, nombreuses, pourront donc se marier, en usant de cette manne bienvenue. L'objectif avoué du Conseil d'Etat est de ramener le nombre de communes en-dessous de 100 pour une population moyenne de 3000 habitants.

Le Conseil d'Etat l'a dit, les communes récalcitrantes pourraient se voir imposer la fusion si, d'ici la fin de la décennie, elle ne l'ont pas consommée volontairement. Celles souffrant de difficultés financières s'en réjouissent. Les plus riches d'entre elles seront réfractaires à toute union, ce qui est compréhensible. Dès lors, que faire ? Attendre que la fusion soit imposée ou en discuter, aujourd'hui déjà, avec ses voisines ? Espérer que Fribourg ne forcera personne est illusoire, la Constitution cantonale le permet et d'autres cantons le font, la mesure serait donc légale.

Pourquoi imposer la fusion au petites communes en pleine santé financière ? C'est avant tout une question de démocratie. Si les associations de communes fonctionnent bien, le citoyen n'y a que peu d'influence, tout comme la plus petite des communes du regroupement. L'indépendance n'est donc qu'illusoire. Les élections tacites des conseils communaux renforcent ce déficit démocratique. Si les fusions peuvent apporter des solutions à ces problèmes, autant y penser, maintenant ! Et que l'on soit pour ou contre, mieux vaut une fusion consentie et discutée qu'un mariage imposé.

15 mai 2011:
La loi relative à l'encouragement aux fusions de communes (LEFC) a été massivement soutenue par les rares votants (22,80% de participation), avec 72.86% de oui (résultats provisoires).

22 mai 2012:
Le Préfet de la Veveyse encourage les communes du district à fusionner, toutes ensemble, et rapidement !