Article paru dans La Liberté, 8 octobre 2011
Stéphane Sanchez
Un duel entre le Parti socialiste et l’Union démocratique du centre. C’est vraisemblablement ce à quoi se résumeront en Veveyse les élections à la députation, le 13 novembre. Des élections qui ne devraient pas transfigurer la délégation actuelle du district à Fribourg. Six sièges sont à repourvoir, jusqu’ici occupés par deux PDC, deux UDC, un PLR et un PS. Ces six sièges sont convoités par cinq sortants.
Le PDC, l’UDC et le PS peuvent partir confiants. Leur ancrage dans le district, avec respectivement 33,27%, 27,62% et 24,61% des suffrages en 2006, leur garantit de réaliser les 14,3%de voix qui suffisent à occuper un siège dès le premier tour de répartition.
Selon cette logique toute statistique, le PDC est même quasiment assuré de gagner deux places à Fribourg dès le premier tour de répartition, comme en 2006.
Il était à l’époque le seul parti à progresser en Veveyse (+2,6 points) et les dernières élections communales n’ont pas démenti cette tendance. Et surtout, le PDC a mis toutes les chances de son côté, en présentant ses deux sortants, Denis Grandjean, député depuis 2002, ainsi que l’ancienne constituante Gabrielle Bourguet, qui siège depuis 2006. Ces deux poulains avaient réalisé les deux meilleures scores il y a cinq ans, tous partis confondus.
Les radicaux, de leur côté, relancent aussi dans la campagne leur sortant: le semsalois Yvan Hunziker. Ce dernier ne peut guère faire valoir l’atout d’une liste complète – la liste No 3 est la seule à ne comporter que cinq noms. Mais cette situation, déjà vécue en 2006, n’avait pas pénalisé les radicaux: ils avaient recueilli 14,5% des voix, soit seulement 0,8 point de moins qu’en 2001. Une stabilité confirmée ce printemps à Châtel-Saint-Denis (–0,3 point à l’exécutif,–1,3 point au législatif).
Le sortant devra par contre composer avec une pléthore de candidats d’autres bords, eux aussi semsalois, et aura donc à batailler ferme dans ce fief où les radicaux ont récolté près du quart de leurs suffrages en 2006. Le parti pourra néanmoins compter, dans le district, sur la visibilité de l’un de ses candidats, Savio Michellod, artisan d’une pétition très populaire pour la desserte ferroviaire de Palézieux et candidat au National. Au final, le PLR devrait donc maintenir son siège, au pire au deuxième tour de répartition.
Quant aux Vert’libéraux, nouveaux venus sur l’échiquier politique de la Veveyse, ils ne devraient guère pouvoir prétendre à un siège. D’autant que leur liste ne comporte que deux noms.
Conclusion: le suspense devrait se concentrer autour de la conquête du sixième siège veveysan, disputé par le PS et l’UDC. Cette dernière formation part avec un handicap: ses traditionnelles locomotives, les sortants Joe Genoud et Gilbert Cardinaux, ne se représentent pas. Quant aux dernières élections communales, elles ne donnent guère de tendance: l’UDC a maintenu ses trois sièges à l’Exécutif châtelois et conquis deux sièges au législatif, mais il a perdu deux sièges à l’Exécutif d’Attalens, et deux au législatif.
Le PS veveysan, lui, a perdu la députée Antoinette Romanens, démissionnaire en novembre 2009, puis sa remplaçante Annelyse Pittet, décédée. Mais il lance tout de même un sortant dans la course: Gaétan Emonet, qui siège au Grand Conseil depuis septembre 2010 et préside les socialistes du district. L’homme est aussi candidat au National, tout comme le Châtelois Roland Mesot pour l’UDC.
Le PS dispose en outre cette année d’une liste pleine, ce qui n’était pas le cas en 2006, où la formation ne présentait que quatre candidats. Il peut donc espérer réaliser un meilleur score qu’à l’époque. Quant à la tendance indiquée par les communales, elle est légèrement favorable au PS: la gauche (y compris la liste «sociale et solidaire» d’un indépendant) est restée stable à Châtel-Saint-Denis, même si elle a perdu un siège au législatif. Elle a cartonné à Attalens, en gagnant un siège à l’exécutif et un siège au législatif.
Signalons pour terminer que l’attrait du Parlement fribourgeois ne décline pas en Veveyse. Bien au contraire: 21 candidats convoitaient un siège à Fribourg il y a cinq ans;il sont maintenant 25 sur les rangs. Les femmes sont elles aussi plus nombreuses:trois en 2006, contre huit cette année. Sur ce plan, la palme revient à l’UDC, qui présente carrément une liste paritaire.
Les 25 candidats
Liste 1 - PDC
- Gabrielle Bourguet, 1re vice-présidente du Grand Conseil, secrétaire politique, juriste (Granges/Veveyse);
- Valérie Dewarrat, agent fiduciaire indépendante, assesseur à la Justice de paix (Tatroz);
- François Genoud, syndic, enseignant, adjoint de direction au CO (Châtel-Saint-Denis);
- Jacques Genoud, économiste et ingénieur (Châtel-Saint-Denis);
- Denis Grandjean, député, policier (Le Crêt-près-Semsales);
- Martial Suchet, ingénieur ETS en mécanique (Semsales).
- Gaétan Emonet, député, enseignant (Remaufens);
- Patrick Ehret, étudiant (Châtel-Saint-Denis);
- Pascal Grivet, syndic, ébéniste (Semsales);
- Stéphane Simonet, enseignant (Besencens);
- Fabienne Tâche, employée de commerce (Tatroz);
- Annalise Wittenwiler, vice-syndique, sage-femme cheffe (Châtel-Saint-Denis).
- Olivier Berthoud, cons. général, charpentier (Châtel-Saint-Denis);
- Eric Cornaro, syndic, directeur Groupement d’opticiens (Besencens);
- Yvan Hunziker, député, électronicien (Semsales);
- Marina Meyer, assistance médicale (Châtel-Saint-Denis);
- Savio Michellod, conseiller communal, juriste (Granges/Veveyse).
- Marielle Colliard, restauratrice, Les Paccots);
- Christine Colliard-Monney, préparatrice en pharmacie, enseignante professionnelle (Saint-Martin);
- Nicole Cottet, secrétaire-comptable (Attalens);
- Roland Mesot, cons. général, chef d’entreprise (Châtel-Saint-Denis);
- Benoît Pesse, biologiste (Tatroz);
- Jean-Daniel Vial, agriculteur (Grattavache).
- Henri Rollier, doyen école professionnelle commerciale (Semsales);
- Didier Santschi, imprimeur (Progens).