Article paru dans La Liberté, 20 décembre 2012
Stéphane Sanchez
Le Flon - Un bus, un train et encore un train: les élèves accomplissent désormais un vrai parcours du combattant pour se rendre au CO. Une surprise pour la commune.
Photo: Alain Wicht-La Liberté |
Stupéfaction pour la quarantaine d'élèves du Flon, qui se rendent au Cycle d'Orientation (CO) de la Veveyse. Ils ont découvert le 10 décembre qu'ils ne peuvent plus, comme auparavant, sauter dans le train à Palézieux pour se rendre à Châtel. Leur bus TPF du matin a désormais son terminus à Oron. Ils doivent y embarquer dans un train CFF pour rallier Palézieux, afin d'y attraper un second train, cette fois TPF, à destination du chef-lieu. Un gymkhana dont les élèves, leurs parents et la commune du Flon ignoraient tout jusqu'à l'entrée en vigueur du nouvel horaire des transports publics. Et même jusqu'à hier du côté du CO de la Veveyse.
Trois moyens de transports pour 13 km! Des changements de quais toutes les dix minutes! Et des élèves entassés dans les allées des wagons, qui doivent en plus accepter les insultes des autres passagers. C'est scandaleux et intolérables!" tonne Claudine Aebischer, la maman de l'un des élèves concernés. "Il y a des générations que le Flon se bat pour une amélioration des transports scolaires. L'ancien système était tolérable. Mais là, la limite est atteinte".
Obstacle technique
Un avis partagé par le vice-syndic Marc Levrat. "En multipliant les transbordements, on multiplie les risques de retards et, surtout, d'accidents sur les quais". L'élu est d'autant plus dépité que Le Flon avait obtenu que l'on repousse l'ouverture du CO de 15 minutes, afin que les élèves de la commune n'aient pas à prendre le bus au petit matin (6h50), comme le prévoyait l'horaire. "On ne nous a pas signalé que la solution comportait un transbordement supplémetaire", juge Marc Levrat. "Nous allons nous battre pour qu'on rétablisse la ligne de bus directe vers Palézieux".
Perdu d'avance? Martin Tinguely, chef du Service de la mobilité, n'est pas si catégorique: "Il y a eu une réorganisation de toutes les courses dans les secteur et une optimisation de la mise en oeuvre des moyens. Il faudra voir s'il y a mieux à faire, dans les futures optimisations, et en fonction des engagements des véhicules. Cela dit, un transbordement n'est pas quelque chose d'unique, ni d'intolérable, si les précautions sont prises et les informations données. Et en l’occurrence le temps de parcours n'a subit qu'un faible aménagement (ndlr: il est prolongé de 2 minutes, indiquent les TPF)."
Du côté des Transports publics fribourgeois, on renvoie au cadre légal et à l'Etat commanditaire. Mais le porte-parole Martial Messeiller évoque également un obstacle technique: "Vu l'horaire actuel, le bus d'Oron ne peut pas poursuivre vers Palézieux à cette heure-là, même si ce prolongement existe à l'heure qui précède. C'est une question de cadence et d'engagement intensif des bus."