Article paru dans Le Messager, 15 mars 2013
Justin Grept (photo: Le Messager)
Les Veveysans souhaitent
être mieux desservis par
les transports publics.
C’est le constat d’un sondage
réalisé par l’association
Région Glâne-Veveyse, publié la semaine
passée.
Une desserte fine des transports
publics trop faible. Voilà l’une des
principales conclusions qui ressort d’une
étude parue la semaine dernière par la
commission Transports de l’association
Région Glâne-Veveyse (RGV). Elle avait
en effet mené un sondage auprès des
habitants des deux districts en avril 2012.
«L’idée était de mieux cerner les attentes
de la population. Il est aussi intéressant
de pouvoir faire une radiographie des
besoins», commente Michel Chevalley,
préfet de la Veveyse et président de la
commission.
Assumer les coûts
Selon les résultats de l’étude, les
Veveysans travaillent majoritairement à
Lausanne (22%). Pour s’y rendre, il préfère
prendre leur voiture (37,1%) que le
train (32,9%). Pour d’autres villes, telles
que Fribourg, Berne ou Genève, le rail
est systématiquement préféré. Selon le
conseiller communal de Granges Savio
Michellod, très critique envers les autorités
cantonales fribourgeoises et vaudoises
à la suite de l’entrée en vigueur du
nouvel horaire CFF, la question est ailleurs.
«Il est compliqué pour les gens des
petits villages de rallier un noeud ferroviaire
comme Palézieux. L’offre de transport
n’est pas bonne et les arrêts sont trop
peu nombreux. Certains quartiers sont
très éloignés du passage du bus.»
Il estime également que le service
devrait commencer plus tôt le matin et se
prolonger le soir. «La Veveyse a un bassin
de population de 17 000 habitants. Elle
mérite un réseau digne de ce nom.»
Plusieurs personnes ayant répondu au
sondage sont également de cet avis. Les
demandes d’une meilleure desserte entre
leur commune et Palézieux sont systématiques.
«Le sondage nous a permis
d’identifier le besoin. Maintenant, nous
collaborons avec le Service cantonal de
la mobilité pour chiffrer une offre plus
régulière, et voir si les communes sont en
mesures d’assumer de tels coûts», détail -
le Véronique Schmoutz-Savoy, directrice
de la RGV. Un autre élément revient avec
insistance dans les remarques: le man -
que de places de parc aux environs des
gares. Pour les Veveysans, il s’agit principalement
d’une envie d’un Parc et Rail à
Palézieux. «Quand on voit le nombre de
voitures, dont de nombreuses pratiquent
le parking sauvage aux alentours de la
gare, on comprend que des améliorations
sont à faire», lance Savio Michellod.
Echantillon représentatif
Petite ombre au tableau de l’étude: le
taux de participation. En effet, 1508 formulaires
ont été récupérés et analysés, ce
qui représente 4% de la population résidente
permanente des districts de la
Glâne et de la Veveyse. «Pour la passation
du sondage, nous avons mandaté les
communes. Certaines ont bien joué le jeu.
Elles l’ont inséré dans leur bulletin officiel
ou distribué en tout-ménage. D’autres
n’ont pas fait grand-chose pour le diffuser
», déplore le préfet et président de la
RGV. Ainsi, seuls neuf formulaires ont été
récoltés à Châtel-St-Denis (soit 0,15% de
la population), deux au Flon (0,19%) ou
encore dix à Granges (1,22%).
Dès lors, quid de la représentativité
de l’échantillon? «Elle n’est pas remise en
cause par ce faible taux de réponses,
explique la directrice de la RGV. Ce sont
les gens concernés qui ont répondu,
ceux qui utilisent les transports publics.
L’étude est donc tout a fait valable. D’ailleurs, on a commencé à travailler avec
les nombreuses remarques qui ont été
faites via ce sondage.»
Changements d’horaire
Le travail dont parle Véronique
Schmoutz-Savoy consiste à relayer les
observations et les critiques des usagers
aux prestataires concernés. «Celles qui
sont pertinentes sont en effet redirigées
aux TPF, au Service de la mobilité ou aux
CFF, avance Michel Chevalley. Les remarques des sondages et celles qui nous
parviennent depuis l’entrée en vigueur
des nouveaux horaires ont déjà été
envoyées.» Les demandes et critiques des
usagers se multiplient. Le conseiller communal
Savio Michellod confie avoir fait
suivre à l’association deux pages A4 de
critiques positives et négatives à propos
de ce nouvel horaire. «A Granges, nous
le faisons chaque année», précise-t-il.
Mais pourquoi ne pas avoir attendu
les horaires 2013 pour faire le sondage?
Réponse de la directrice Véronique
Schmoutz-Savoy: «Les changements sont
constants. Lorsque nous avons lancé le
projet, en mars 2012, la période de
consultation pour les horaires 2013
n’était même pas ouverte. Un moment
donné, il est nécessaire d’agir. Si on se dit
à chaque fois “il faut attendre ceci ou
cela”, rien ne se fait. De plus, il n’est pas
impossible que nous refassions un autre
sondage à l’avenir.»