Article paru dans La Gruyère, 25 août 2015
Durant quelques de la semaine passée, toutes les centrales nucléaires suisses ont été déconnectées du réseau pour diverses raisons techniques. Certains écologistes se sont aussitôt manifestés, voyant là la preuve de l’inutilité du nucléaire. Qu’on ait dû importer en Allemagne ou en France du courant produit par des centrales nucléaires, à charbon ou à gaz ne semble pas les déranger. Mais là n’est pas l’essentiel de mon propos.
Les centrales nucléaires ont été déconnectées du réseau et personne n’a rien remarqué, alors même qu’elles produisent près de 40% du mix électrique suisse. Personne n’a rien remarqué parce que la Suisse est profondément intégrée dans l’Europe. Parce qu’elle profite d’accords lui permettant de bénéficier des ressources de ses voisins lorsqu’elle en a besoin. Le domaine de l’électricité est sans doute l’un des meilleurs exemples. Sans que cela ne pose le moindre problème, d’autres pays ont compensé cette diminution temporaire de la production indigène. Étrangement, aucun extrémiste de droite ne s’est offusqué face à cet afflux massif d’électricité étrangère.
L’incohérence politique de certains pourrait, un jour, coûter très cher à la Suisse. A force de vouloir isoler notre pays contre un chimérique afflux massif d’étrangers, parce que cela se vend bien, l’extrême droite finira par nous couper des innombrables avantages apportés par les accords conclus avec d’autres pays. Si une telle situation se reproduisait, nous pourrions bien devoir nous éclairer à la bougie. Et cela n’est qu’un exemple des dangers guettant une Suisse aux frontières rendues illusoirement impénétrables.
Réfléchissez bien à cela avant de soutenir les nationalistes de tout bord.