Savio Michellod - Conseiller communal et député - msavio.org

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2 janv. 2014

Moins d'avortement, moins d'immigration - pour une Suisse plus suisse ?

Avec deux initiatives, l'une pour limiter l'immigration, l'autre pour restreindre l'avortement, la droite conservatrice et rétrograde a sans doute un objectif; contrer une tendance qui se confirme année après année: ce ne sont plus les naissances mais le solde migratoire qui contribue à l'accroissement de la population. 

Drôle de programme dont le succès est plus qu'incertain. Et la Suisse, au fond, n'est-elle pas justement ce mélange de cultures, d'idées et de réalités ? Etant un opposant convaincu à l'Union européenne, étant certain que la libre circulation sans limite comporte des risques, attaché aux frontières, je ne peux soutenir l'initiative contre l'immigration masse. Elle se trompe de cible, la majorité des immigrés venant en Suisse pour travailler et accomplir des tâches pour lesquelles on ne trouve pas de Confédéré. 
De l'agriculteur employant des étrangers (l'agriculture emploie environ 20'000 travailleurs) aux chercheurs, en passant par les industriels, tous souffriraient de cette pénurie de main d'œuvre. N'oublions pas qu'il y a moins de deux siècles, les Suisses quittaient le pays à la recherche d'un avenir qu'ils ne trouvaient pas ici. A choisir, je préfère que mon pays soit une terre d'immigration! Pas vous? Il ne s'agit évidemment pas là de faire preuve d'angélisme. Je suis pleinement conscient des risques qu'entraine la libre circulation telle que conçue aujourd'hui. Néanmoins, la solution proposée n'est pas la bonne. 

Quand à la limitation de l'avortement, elle est défendue tant par les ultralibéraux qui voudraient abattre l'Etat que par ceux qui considèrent encore cet acte comme un crime. Et surtout, dans la logique de créer une Suisse plus suisse, d'aucun penseront que des avortements devenus plus coûteux seront plus rares, augmentant ainsi le nombre de naissances. Pourtant, supprimer le remboursement des interruptions volontaires de grossesse par l'assurance maladie n'en réduirait certainement pas le nombre. On augmenterait par contre les avortements mal pratiqués, mettant en danger des vies. Ceux qui ne peuvent tolérer de participer à ce qu'ils considèrent comme un crime sont des égoïstes. L'avortement étant un acte de détresse, il sera accompli d'une manière ou d'une autre (qui avorte par plaisir ?). C'est donc la vie de femmes qu'on mettrait en danger en acceptant ce texte. Est-ce là la valeur que ces gens donnent à la vie? 

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Je tiens à remercier mes lecteurs pour leur assiduité en 2013 (plusieurs dizaine de milliers de vues). Je continuerai à vous informer sur mes activités politiques durant cette nouvelle année que je vous souhaite excellente, pleine de bonheur, de santé et de succès !



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