Produire de l’énergie comporte un risque, quel que soit le moyen choisi. Avec le nucléaire, la réalisation de ce risque aurait des conséquences extrêmement graves. Et ce risque s’est déjà réalisé plusieurs fois. A deux
reprises, le 26 avril 1986 à Tchernobyl en Ukraine et le 11 mars 2011 à Fukushima au Japon, des accidents majeurs ont eu un effet catastrophique sur la santé de dizaines de milliers de personnes ainsi que sur
l’environnement.
[Texte prononcé à l'occasion de la conférence de presse du comité fribourgeois]
Dans le monde, sur les 500 centrales nucléaires ayant été en activité, 5 ont connu des accidents gravissimes. Sans compter les nombreuses défaillances et accidents « moins graves ». En somme, accepterions-nous de
monter dans un avion s’il y avait une chance sur 100 qu'il s’écrase en plein vol ?
Le nucléaire n’est donc pas sûr. Évidemment, rien n’est sûr à 100%. Toutefois, un accident nucléaire a des conséquences si importantes sur l’homme et l’environnement qu’il ne peut être comparé à aucune autre technique de production d’énergie.
En cas d’accident nucléaire, la Suisse serait particulièrement affectée. Nos centrales nucléaires se trouvent dans des zones densément peuplées, à proximité immédiate de grandes villes. L’équivalent de la population du canton
de Berne pourrait être évacuée (1 million d’habitants, plus de 3 fois le canton de Fribourg) et un espace de la
taille du canton des Grisons deviendrait inhabitable (7100 km2, 4 fois le canton de Fribourg). Dans un pays ou le
terrain est un bien précieux, les conséquences économiques d’un tel incident, bien que difficile à chiffrer, serait
énorme. Un accident majeur pourrait coûter 10 fois le PIB de la Suisse. A titre d’exemple, 30 ans après
Tchernobyl, 10'000 kilomètres carrés de terres ont perdu toute valeur. 10'000 km2, c’est le quart de la surface de
notre pays. Ceux qui veulent à tout prix maintenir en fonction nos vieilles centrales devraient vraiment se pencher
sur la perte économique qu’engendrerait la mise en zone d’exclusion de toute la région de Gösgen.
Quant aux conséquences sur la santé des populations touchées, elles sont connues. Si le nombre de morts
causés par un accident nucléaire est faible, dans l’immédiat, à moyen terme, la mortalité des populations
touchées est plus élevée. A cela s’ajoute la souffrance d’un déracinement dans l’urgence, de centaines de milliers
de personnes, auquel nous ne sommes pas préparés.
Le risque est d’autant plus accru en Suisse que nos centrales nucléaires sont vieillissantes :
- Beznau 1 et 2 : 1969 et 1971
- Mühleberg : 1972
- Gösgen : 1979
- Leibstadt : 1984
Certains, dans ce pays, veulent faire courir un risque immense à la population. Le besoin de profits immédiats et
la volonté de repousser, dans un futur lointain, les pertes énormes que font les exploitants nucléaires étant sans
doute plus intéressants que la sécurité des Suissesses et des Suisses. En ce qui me concerne, je préfère dire
stop à ce jeu dangereux. Dangereux. Sécurité des Suissesses et des Suisses. En ce qui me concerne, je préfère
dire stop à ce jeu dangereux.
Article paru dans les Freiburger Nachrichten, 13 octobre 2016
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«Wir können mehr als nur Jodtabletten verteilen»
Im November stimmt das Schweizer Volk über den Ausstieg aus der Atomenergie ab. Ein Freiburger Bündnis macht sich dafür stark.
Das Ziel der Atomausstiegsinitiative, über welche am 27. November abgestimmt wird, ist das Bau- und Betriebsverbot für neue Atomkraftwerke (AKW) und die maximale Laufzeit von 45 Jahren für bestehende AKWs. Die Argumente für die Initiative sind vielfältig, wie sich an der Pressekonferenz eines überparteilichen Freiburger Pro-Komitees zeigte. «Laut Berechnungen sollte ein Super-GAU nur alle 100 000 Jahre eintreten. In den letzten 60 Jahren fanden jedoch vier Super-GAUs statt: Lucens, Harrisburg, Tschernobyl und Fukushima», sagte Grossrat Ralph Schmid (GLP).
Unterversicherte AKWs
Die Pressekonferenz fand im Green Office, einem Gebäude in Givisiez, dessen Stromversorgung und Heizung zu 100 Prozent über erneuerbare Energien läuft, statt. Neben Ralph Schmid referierten Susana Jourdan (Grüne), Vize-Präsidentin von Optima Solar Freiburg; Xavier Ganioz, Vize-Präsident der SP Freiburg; Savio Michellod (FDP), Vize-Präsident der Freiburger Sektion des Verkehrsklubs der Schweiz; und Grossrätin Christa Mutter (Grüne). Geleitet wurde die Pressekonferenz von Pascal Corminboeuf, ehemaliger Staatsrat (parteilos). Das Risiko eines Super-GAUs erhöhe sich mit zunehmendem Alter der AKWs, erklärte Michellod. Diejenigen der Schweiz gehören zu den ältesten weltweit. Ein Super-GAU würde neben den Folgen für die Gesundheit der Menschen und die Umwelt auch weitreichende finanzielle Folgen haben. Die AKW-Betreiber seien massiv unterversichert, führte Schmid aus. Das Bundesamt für Zivilschutz schätze einen potenziellen Schaden auf 4200 Milliarden Franken. Die festgelegte Schadenssumme hingegen betrage nur eine Milliarde. «Die restlichen Kosten würde somit die Bevölkerung tragen», so Schmid.
«Ein Atomausstieg ist nicht nur nötig, sondern vor allem auch möglich, da genügend erneuerbare Energien als Alternativen zur Atomenergie bereitstehen», erklärte Christa Mutter. Dem stimmte auch Susana Jourdan zu. «Wir können mehr als nur Kaliumiodid-Tabletten gegen die Auswirkungen von radioaktiver Strahlung verteilen», so Jourdan.
Realistische Alternativen sieht Christa Mutter in der Wasser-, der Solar- und der Windkraft sowie der Biomasse, die Strom produzieren ohne dabei die Umwelt zu verschmutzen. Diese plane man künftig auszubauen. Einen weiteren Vorteil sieht Xavier Ganioz darin, dass durch den Ausbau der erneuerbaren Energien in Zukunft sehr viele dauerhafte Arbeitsplätze geschaffen werden.
AKWs sind unrentabel
Bundesrätin Doris Leuthard befürchtet im Fall einer Annahme der Initiative Entschädigungsklagen der AKW-Betreiber in Milliardenhöhe. Dem widerspricht Christa Mutter jedoch: «Die Schweizer AKWs sind unrentabel. Für etwas, das unrentabel ist, kann man keine Entschädigung verlangen.»
Autor: Janine Jungo