Savio Michellod - Conseiller communal et député - msavio.org

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8 juil. 2009

Oui à l'Europe, Non à l'Union européenne

Voilà plus de 50 ans, depuis le Traité de Rome, que l’Europe se construit. Cette construction s’est malheureusement faite sans les peuples, la plupart des avancées significatives ayant été décidées dans la discrétion de cabinets, la pénombre de commissions et cours de justice. L’Europe fédérale s’est développée en secret, tant et si bien qu’aujourd’hui, la majorité des Européens ignorent qu’en fait, ce ne sont plus les Parlements nationaux qui ont la véritable compétence législative, mais Bruxelles. Le désintérêt croissant pour les élections européennes, considérées comme secondaires, en est la plus flagrante preuve. Pourtant, une proportion croissante des lois régissant la vie des citoyens européens vient de l'UE, c’est dire si les élections européennes sont capitales, bien plus que les élections nationales.

Cette ignorance populaire et ce désintérêt total arrange bien les eurocrates. Ainsi, ils finiront par atteindre leur objectif, la création d’un Etat européen, sans jamais en référer à son seul dépositaire, le peuple.

En fin de compte, me direz-vous, pourquoi s’opposer à la construction européenne ? Qu’y a-t-il de mal à cela ?

Je vous répondrai d’abord ainsi : ne pensez-vous pas que des décisions, aptes à influencer de façon majeure la vie des Européens, devraient être soumises à leur critique ? Ne trouvez-vous pas douteux qu’un projet aussi important se construise en secret ? N’êtes-vous pas convaincus que, dans une démocratie, c’est au peuple qu’on donne la parole ? La Suisse n’en est-elle pas le plus bel exemple ?

Hormis ces considérations générales, la construction européenne comporte d’autres tares, bien plus graves encore :
  • Le fameux déficit démocratique et l’absence de la séparation des pouvoirs,
  • Un fédéralisme au rabais,
  • Un libéralisme douteux,
  • Un penchant résolument technocratique, annihilant les libertés et diversités nationales.
Je vous souhaite une excellente visite de mes pages, qui se veulent les plus objectives possible et qui ont la difficile ambition de donner une image vraie de l’Union européenne aux Suisses, qui seront peut-être bientôt appelés à nouveau à voter sur notre adhésion. Je suis résolument opposé à un État européen unique, tel qu’il se construit aujourd’hui, qui détruirait ce qui fait la véritable caractéristique de l’Europe, sa diversité. Tentons plutôt de construire ensemble un projet moins ambitieux, mais plus efficace, plus réaliste, basé sur la collaboration, la coopération, l’amitié et l’échange entre toutes les Nations européennes.

Aujourd'hui, l'UE traverse une grave crise. Crise économique d'abord, mais crise politique, aussi. Le projet absurde que fut l'Euro montre aujourd'hui toute l'ampleur du désastre. Par la faute de la monnaie unique, et en raison de la volonté des dirigeants européens à la maintenir, tous les pays de l'Union monétaire vont souffrir. Les pays du sud en premier, auxquels on imposera des restrictions budgétaires. Ceux du nord ensuite puisqu'ils seront forcés de payer, les restrictions n'étant sans aucun doute pas suffisante pour rassurer le marché.

Les pays de la zone Euro ne seront pas seuls à souffrir. Leur partenaires économiques subiront aussi les conséquences des extrémistes de l'UE.

Il n'y a guère d'alternatives aujourd'hui. Soit la zone Euro se désintègre, soit l'on crée une véritable gouvernance économique européenne, avec tout ce que cela implique en terme de perte de souveraineté. Aucune des solutions ne sera agréable pour les Etats membres, pourtant, le choix ne leur est plus donné, le temps presse. Et nous savons bien quelle voie sera choisie par les Eurocrates. Admettre que l'Europe est un continent de Nations diverses, impossible à fondre en un seul bloc, leur ferait bien trop mal.

L'image n'est pas brillante, mais elle est malheureusement réaliste. L'UE, aujourd'hui, c'est ça. Tout un continent va payer les dérives impériales de quelques personnes. Ce continent, père de la démocratie et de l'Etat-nation, finira bien par se réveiller. Et ce jour là s'approche, à grand pas.

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